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Chaque 28 juillet, la communauté internationale commémore la Journée mondiale de lutte contre les hépatites. Au Burkina Faso, cette journée sera célébrée en différé, du 16 au 30 août 2025, à travers une série d’activités de sensibilisation sur cette maladie en pleine expansion. L’annonce a été faite ce lundi 18 août 2025 par Dieudonné Soma, coordonnateur du Programme sectoriel santé et lutte contre les hépatites virales (PSSLS-IST/VIH).
Les hépatites virales constituent une véritable épidémie dans la région africaine. Selon les projections de l’OMS, elles pourraient causer plus de décès que le paludisme, la tuberculose et le VIH d’ici 2040. “Plus de 70 millions de personnes vivent avec une hépatite chronique B ou C dans la Région africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Environ 2/3 des nouvelles infections (63% pour l’hépatite B) se retrouvent également dans nos contrées, pour moins d’une personne sur 10 diagnostiquées ou bénéficiant d’un traitement (OMS, Région Afrique 2025)”, a confié Dieudonné Soma, coordonnateur du Programme sectoriel santé et lutte contre les hépatites virales.
Au Burkina Faso, les données disponibles bien qu’anciennes révèlent une prévalence de 9,1 % pour l’hépatite B et de 3,6 % pour l’hépatite C dans la population générale. “Ces infections causent chaque année plus de 900 décès, principalement dus à des cirrhoses ou à des cancers du foie. Pourtant, elles sont évitables et des traitements existent”, a-t-il affirmé.
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Il a ajouté que plus de 70 % des personnes infectées ignorent leur statut sérologique. “Les progrès de la médecine permettent de nos jours de se protéger à vie par la vaccination à la naissance contre l’hépatite B et pourtant, moins de 10 % des nourrissons en bénéficient dans la région africaine (OMS, 2023).
Tout ceci rend compte des inégalités d’accès aux soins qui se traduisent par seulement 13 % de patients atteints de l’hépatite C bénéficiant d’un traitement, et ce taux est de moins de 2 % pour les patients souffrant de l’hépatite B”, a-t-il déploré.
Le dépistage reste, selon lui, la première arme contre les hépatites virales. Il a poursuivi qu’environ 7 personnes sur 10 infectées par l’hépatite B ou C l’ignorent. « Elles vivent parmi nous, avec parfois des complications, qui peuvent engendrer la mort. Un dépistage précoce est fondamental pour une prise en charge efficace des complications”, a-t-il souligné.
Dr Soma a également rappelé que la vaccination demeure le bouclier contre l’hépatite B. “Un simple geste à la naissance qui protège à vie. Pourtant, trop d’enfants en sont encore privés chaque jour, et sous nos yeux. Nous devons intensifier la vaccination, en particulier contre l’hépatite B, et promouvoir les mesures d’hygiène pour réduire la transmission”, a-t-il conscientisé. Aussi, a-t-il évoqué l’existence de médicaments capables de guérir dans 90 % des cas, disponibles gratuitement au Burkina Faso.
Pour sa part, Dr Laurent Monyenga, chargé de programme des maladies transmissibles à l’OMS Burkina, a indiqué qu’au Burkina Faso, plus de deux millions de cas d’hépatites sont notifiés chaque année. Il a exhorté les populations à recourir au dépistage. “C’est juste après le dépistage que nous pouvons envisager les différents traitements qui existent déjà au niveau du pays. Et qui sont même gratuits”, a-t-il soutenu.
Les principaux modes de transmission des hépatites sont la transmission mère-enfant, les rapports sexuels non protégés et les injections à risque.
Willy SAGBE et Samciya OUALI (Stagiaire)
Burkina 24
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