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‎Le projet PLURIELLES, financé par Affaires mondiales Canada, s’investit au Bénin, au Burkina Faso et au Mali pour renforcer la santé et les droits sexuels et reproductifs. Un volet de cette initiative est le programme de Relève Générationnelle, qui vise à former et à accompagner de jeunes juristes, principalement des femmes, dans leur parcours professionnel. La formation de la 3e cohorte a eu lieu du 08 au 19 septembre 2025 et la cérémonie de clôture est intervenue le vendredi 19 septembre 2025 à Ouagadougou.
‎‎Le programme de Relève Générationnelle, mis en œuvre par un consortium comprenant Santé Monde, Avocats sans frontières Canada (ASFC) et la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI), a pour but est d’accompagner les jeunes juristes dans l’acquisition de connaissances et compétences juridiques et techniques afin de favoriser leur accès à des professions juridiques et judiciaires tout en renforçant leur engagement en faveur de la promotion et de la protection des droits humains.
‎Pour Dr Issa Siribié, directeur du projet PLURIELLES au Burkina Faso, le programme est une réussite qui a déjà bénéficié à 104 jeunes juristes depuis son lancement en 2023. ‎
«A la fin de cette session, je peux dire que ce sont des sentiments de gratitude qui m’animent à l’endroit du peuple canadien, du gouvernement canadien et de affaires mondiales Canada qui nous permettent depuis 3 ans d’organiser des formations à l’endroit des jeunes juristes depuis son lancement en 2023. Cela fait donc 104 jeunes juristes qui ont pu bénéficier de ce programme.‎ Notre objectif, c’est de former une jeune génération de juristes qualifiée ».
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‎‎Cette session avait la particularité d’être adressée à des femmes uniquement. En effet, 35 jeunes femmes juristes ont été recrutées et formées. Pour le directeur du projet, cela n’est pas le fruit du hasard. ‎«Dans notre programme, pour ce que nous avons arrêté comme indicateurs, il faut 75% de femmes et 25% d’hommes. Donc c’est juste une discrimination positive en faveur des femmes afin d’atteindre le pourcentage recherché».
‎Selon Rasmata Bandé, conseillère juridique, la formation acquise ne se perd pas car les participants restent engagés, soit en rejoignant des organisations œuvrant pour les droits humains et la santé sexuelle et reproductive, soit en lançant leurs propres initiatives.

« Les jeunes maintiennent toujours leur engagement. Certains travaillent  dans les organisations œuvrant dans les défenses des droits des femmes et adolescentes.e. D’autres, de manière individuelle s’engagent dans des initiatives privées en accompagnant beaucoup de structures en matière de droits humains et droit en santé sexuelle et reproductive. Ils sont actifs sur le terrain aussi bien au Burkina que dans la sous-région ».
‎Des participants de la troisième cohorte ont partagé leurs impressions après cette formation intensive de 10 jours.
‎Kabré Marièta, participante et titulaire d’un master en droit, a découvert, grâce à la formation, que la santé sexuelle et reproductive est un sujet sensible qui nécessite un travail considérable. Elle se sent désormais motivée à militer pour la mise en œuvre de ces droits.
‎« Quand j’ai vu l’annonce, j’ai senti une opportunité pour moi d’avoir des notions en santé sexuelle et reproductive car c’était un domaine inconnu pour moi. A l’issue de cette formation je peux dire que je suis très motivée car avant, quand on parlait de santé sexuelle et reproductive, je voyais le sujet banal. C’est à travers cette formation que j’ai su que c’est un sujet assez sensible sur lequel il faut beaucoup de travail.

Les conventions sont ratifiées mais la mise en œuvre reste précaire. Cette formation a suscité en moi des vocations de défenseure des droits des femmes. Désormais, je m’engage à militer dans des structures qui travaillent dans ce domaine comme l’association des femmes juristes du Burkina Faso, mais aussi, militer pour que ces droits puissent être mis en œuvre », a-t-elle déclaré avec conviction.

‎Traoré Charifatou, détentrice d’une licence en droit obtenue au centre universitaire de Banfora, quant à elle a approfondi ses connaissances sur des sujets variés et souhaite s’engager dans des associations de femmes pour lutter contre les violences basées sur le genre et promouvoir les droits humains.
‎«Cette formation m’a permis d’approfondir mes connaissances en matière de droits international humanitaire, d’avoir de nouvelles connaissances en droit sexuel et reproductifs, sur l’égalité des genres, et sur la promotion des droits humains. J’aimerais être retenue à la fin de la formation pour le stage.
Je voudrais si possible militer auprès des associations des femmes afin de lutter contre les violences basées sur le genre, promouvoir les droits humains, les droits des enfants et des personnes en situation de handicap. Je remercie le gouvernement canadien et le peuple canadien qui, à travers Affaires mondiales canada, ont financé le projet », a-t-elle laissé entendre, avec émotion.

‎Sylvie Tarnagda, titulaire d’un Bac+5 en droit, a été particulièrement marquée par le module sur les défis liés à l’accès à l’avortement en droit burkinabè. Elle prévoit de sensibiliser les jeunes en milieu rural sur les droits de l’homme et les méthodes contraceptives, et de mener des actions de plaidoyer pour faire avancer ces questions au niveau national et international.
En rappel, le projet PLURIELLES, d’une durée de sept ans, est mis en œuvre au Burkina Faso, au Mali et au Bénin. Outre le volet droits humains, il comporte deux autres volets : le développement économique, avec l’appui aux sociétés de coopératives de femmes et le volet accès aux soins de santé et services intégrés, notamment la réhabilitation/construction des ouvrages et la dotation en matériel médico-technique, en médicaments et en consommables aux centres de santé dans la région des Tannounyan (ex région des cascades).
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