Le ministère de la Santé, par l’intermédiaire de l’Incident Manager du système de gestion des incidents de décès maternels et périnatals, a organisé une session d’information et de briefing pour les journalistes. La session, qui s’est déroulée du 6 au 8 août 2025 à Ziniaré, dans la région de Bassitenga, avait pour objectif de renforcer l’utilisation des médias dans la lutte et la riposte contre les décès maternels et périnatals. 

Actuellement, le Burkina Faso enregistre 198 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Ce chiffre est bien au-delà de l’objectif du pays et de ses partenaires au développement, qui est de 70 décès pour 100 000 naissances vivantes, une étape importante vers l’élimination de ces décès. Concernant la mortalité néonatale, les statistiques révèlent 18 décès pour 1 000 naissances vivantes.

Selon Yeri Sylvie Youl/Traoré, directrice de la santé de la famille, les décès maternels et périnatals sont souvent liés à des retards critiques : le retard de la prise de décision familiale, le retard d’accès aux formations sanitaires et le retard dans la prise en charge médicale. Elle a souligné que le rôle des médias pour inverser cette tendance est prépondérant.

« Les attentes sont très fortes. Nous savons que vos voix portent, vos plumes portent, également les images que vous partagez portent (…). Comme action, ce que nous attendons de vous, c’est que vous puissiez porter le bon message, et amener les populations à avoir un recours précoce pour ce qui concerne le recours aux soins et à s’intéresser à la santé de la mère et de l’enfant au travers du système de gestion d’incident qui a été mis en place pour l’élimination des décès maternels et périnatals », a-t-elle insisté.

Le Pr Adama Ouattara, maître de conférences agrégé en gynécologie-obstétrique et Incident Manager, a tenu à définir précisément ces termes. Il a expliqué que la mortalité maternelle survient lorsqu’une femme décède pendant la grossesse ou dans les 42 jours suivant l’accouchement, pour une cause liée à la grossesse.

Quant à la mortalité périnatale, elle concerne un enfant qui décède avant sa sortie de l’utérus ou dans la semaine suivant sa naissance.« On a constaté qu’il est mort né ou bien l’enfant qui décède une semaine après l’accouchement », a-t-il précisé.

Le Pr Ouattara a assuré que le gouvernement burkinabè est fermement engagé dans cette lutte et mène des actions à plusieurs niveaux. « D’abord au niveau de la prise en charge des complications, il y a eu beaucoup d’équipements qui ont été acquis et qui sont en cours même d’acquisition pour redynamiser la prise en charge des complications obstétricales-néonatales. 

Vous allez entendre bientôt que nous avons acquis de nouvelles couveuses, que nous avons acquises de nouvelles tables opératoires, nous avons acquis des boîtes d’accouchement (…). Il y a beaucoup de choses qui ont été faites pour la prise en charge des complications », a-t-il soutenu.

Pr Adama Ouattara, maître de conférences agrégé en gynécologie-obstétrique et Incident Manager

Au sein des formations sanitaires, selon Pr Ouattara, des comités maternels et périnatals ont été mis en place à tous les échelons.« Régulièrement chaque 2 semaines les structures essaient d’analyser les données à leur niveau par rapport à la mortalité maternelle, tirent des leçons de recherche de disfonctionnements et essaient de les corriger », a-t-il renchéri.

Dr Clotaire Hien, chargé de programme Santé sexuelle et reproductive au bureau pays de l’OMS au Burkina Faso, a reconnu que le pays est encore loin d’atteindre l’objectif de 70 décès pour 100 000 naissances. Cependant, il a salué les progrès significatifs réalisés.

« Le Burkina a fait une forte progression. Aujourd’hui, les statistiques montrent que le Burkina est aux alentours de 198 décès pour 100 000 naissances, ce qui est déjà au niveau africain louable et appréciable puisque le bureau Afrique OMS tourne aux alentours de 400 décès pour 100 000 naissances vivantes », a-t-il souligné.



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