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Des professionnels des médias et des communicateurs ont été éclairés sur la malformation des pieds nommée pied bot le 29 septembre 2025. Ce cadre de remise à niveau a été organisé par le programme Pied bot Hope Walks. L’objectif de cette séance a été de former les informateurs sur cette maladie afin qu’ils puissent rappeler à tous que c’est tout comme les autres maladies et qu’elle est facilement curable. Â
Le Pied Bot est une malformation congénitale, c’est-à -dire présente à la naissance, dans laquelle le pied est tourné vers l’intérieur et vers le bas. On parle de Pied Bot Varus Équin Congénital. On peut le reconnaître grâce aux quatre déformations caractéristiques qui forment l’acronyme CAVE en termes médicaux : Cavus, Adductus, Varus, Équin. S’il n’est pas traité tôt, il provoque un handicap grave et permanent ainsi que des problèmes de peau.
Pourtant, cette maladie est « facilement curable », selon le programme Pied bot Hope Walks. Malheureusement, les croyances et les perceptions de la société constituent un frein au traitement de cette maladie.
En effet, cette maladie est souvent perçue dans la société comme une « malédiction », un « fait lié à la sorcellerie », une « prophétie », etc. À écouter les témoignages des responsables, le pied bot est certes une maladie, mais pas aussi dangereuse : « il suffit juste de commencer à la traiter très tôt ».
« Les causes du pied bot ne sont pas encore connues. Mais il est plus fréquent en Afrique au regard du taux de natalité. Malheureusement, les recherches sont coûteuses et les investissements dans cette maladie ne sont pas fréquents, ce qui fait que la maladie arrive à défier la médecine. Cependant, elle est bel et bien curable.
Il faut juste commencer le traitement à temps. Il coûte 250 000 F CFA pour une année, et le traitement se fait jusqu’à 5 ans pour une somme globale de 520 000 F CFA », a expliqué le Dr Faïçal Oubda, manager du programme.
Le processus est simple et se fait en deux étapes. Tout d’abord, l’enfant est soumis à une phase de correction : manipulation du pied suivie du plâtrage et de la ténotomie (une petite chirurgie du tendon d’Achille).
Ensuite, le patient est soumis à une phase de rééducation qui se fait par le port d’attelles d’abduction du pied. Cette phase est confrontée, selon le manager, à des difficultés. Il s’agit entre autres de l’abandon des parents en plein processus et du non-respect fréquent des consignes.
C’est là qu’intervient une autre étape, celle de l’intervention d’un conseiller. Pour le Dr Faïçal Oubda, ces conseillers jouent un rôle essentiel car ils ont la tâche de faire la relation publique avec les familles des patients : s’assurer qu’elles comprennent le processus, insister pour qu’elles prennent part aux différents rendez-vous, convaincre les membres de la famille réticents, et expliquer le processus de réadaptation (du port du plâtre au port d’attelles).
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Au niveau mondial, nous avons 180 000 à 200 000 cas de pied bot, dont 90 % dans les pays à forte natalité. Au Burkina Faso, nous sommes à près de 1 000 cas par an. Compte tenu du fait que cette maladie touche le plus souvent les pays en développement, seulement 20 % des cas ont accès à des soins médicaux au niveau mondial.
Au Burkina Faso, le taux d’accès de ces personnes handicapées aux soins a atteint 30 %. Le programme s’est donné pour mission de soigner 1 000 cas chaque année, mais pour le moment, depuis sa présence de plusieurs années, il a pu guérir 1 750 patients.
Abdoul Gani BARRYÂ Â
Burkina 24Â
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