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Porté par une vision humaniste et une musique porteuse de sens, l’artiste engagé Héritier Bagnon poursuit sa tournée nationale baptisée « Soirée d’Espoir à la Nation ». Prochaine escale : Tougan, chef-lieu de la région du Sourou (anciennement Boucle du Mouhoun), le 16 juillet 2025. L’Héritier Bagnon mêle musique, parole et émotion pour semer le courage là où les épreuves ont laissé des cicatrices, raviver la flamme de l’espoir dans les zones les plus éprouvées du Burkina Faso. Une initiative artistique au service du vivre-ensemble et de la résilience. De ville en ville, il tisse un fil d’espérance, convaincu que la joie peut refleurir même sur les terres les plus meurtries. Une tournée comme une promesse : celle d’un avenir debout !Â
Burkina 24 : Pourriez-vous nous parler de vos débuts et de votre parcours musical jusqu’à aujourd’hui ?
Héritier Bagnon : Mon parcours a débuté non pas par la musique, mais par l’humour et la comédie. C’est le scoutisme qui m’a initialement attiré vers l’animation, une première approche de la scène. L’année 2015 a marqué un tournant avec mon entrée dans l’armée. En 2016, affecté à l’ex-garde nationale, j’ai eu la chance d’intégrer l’école de musique militaire.
C’est là que j’ai commencé à composer mes propres chansons. En 2018, une affectation à Tenkodogo m’a permis d’avancer sur mon projet, et c’est finalement en 2021, durant mon service à Ouahigouya, que j’ai pu finaliser mon album. Ce dernier est sorti le 15 novembre 2022, et je suis très heureux de son succès actuel.
Burkina 24 : Quelles sont les raisons profondes qui vous ont poussé à initier la tournée intitulée «Soirée d’Espoir à la Nation» ?
Héritier Bagnon : La tournée « Soirée d’Espoir à la Nation » est née d’une conviction profonde : face à l’amertume des épreuves, il faut y ajouter du sucre pour la rendre acceptable. Aujourd’hui, nous traversons des moments difficiles, mais je suis persuadé que nos avantages et nos potentiels sont plus grands que nos difficultés. Â
Le message fondamental que je souhaite véhiculer est clair : nous avons l’espoir que demain sera meilleur si nous restons dignes aujourd’hui. Cette tournée vise à apporter ce message d’espoir aux populations résilientes des zones qui ont souffert, pour leur dire que tout ira mieux, et même mieux que notre passé et notre présent.
Burkina 24 : Au-delà du divertissement, quels sont les objectifs principaux que vous visez avec cette tournée ?Â
Héritier Bagnon : Au-delà du simple divertissement, les objectifs principaux de cette tournée sont multiples. Il s’agi de prouver que la joie est possible partout. Pour moi, c’est une immense fierté de pouvoir réussir une soirée dans des zones où beaucoup doutent encore de la capacité à danser et à célébrer.
Je veux démontrer que l’ambiance et la liesse peuvent être au rendez-vous, et que ces populations méritent la joie. Aussi, renforcer la résilience. Car nous souhaitons insuffler un sentiment d’espoir et de courage, en montrant que même dans l’adversité, il y a une voie vers un avenir meilleur.
La musique a un rôle essentiel en période de crise. elle peut renforcer les liens sociaux et conscientiser. J’espère que cette tournée permettra aux gens d’oublier la peur, de se sentir plus libres de se déplacer et de retrouver une ambiance festive, comme en ville, comme dans le village aussi.
Enfin, il s’agit de faire ma promotion.  Bien sûr, c’est aussi une opportunité de faire connaître ma musique et mon message dans ces communautés, touchant ainsi un public plus large.
Burkina 24 : Parlez-vous du calendrier et des localités concernées par la tournée. Dites aussi pourquoi vous avez choisi ces localités ?
Héritier Bagnon : Le lancement de la tournée a eu lieu à Titao, un choix fortement symbolique. Titao est la province d’un grand combattant comme Ladji Yoro. Dont je voulais honorer la mémoire, ayant partagé une mission avec lui en 2019. J’ai choisi cette date et ce lieu car, à ce moment-là , de nombreux événements ne laissaient pas de place à la joie dans cette zone.
J’ai voulu y apporter un message d’espoir là où il y en avait le plus besoin. La tournée se poursuivra dans d’autres localités comme Tougan, Toma, Tenkodogo, Fada, Kongoussi, et Léo, notamment dans les zones qui ont subi des épreuves, afin de continuer à y semer l’espoir et à remercier la population et les forces de défense pour leur résilience.
Burkina 24 : Pouvez-vous nous donner un aperçu du déroulement typique d’une « Soirée d’Espoir à la Nation » ?
Héritier Bagnon : Une « Soirée d’Espoir à la Nation » est conçue pour être accessible et impactante. Les événements commencent généralement vers 15h-16h pour permettre à tous, y compris aux autorités, de regagner leurs domiciles en toute sécurité par la suite.
Pour l’étape de Tougan prévu le 16 juillet, les moments clés sont les suivants : La conférence animée qui sera animée par Fortune Younga, vise à souligner l’importance du partage de la parole et à consolider les liens au sein de la communauté.

Dans certaines localités, le « Mouvement des Jeunes Engagés » va honorer des personnes qui ont particulièrement rayonné par leur résilience, c’est un moment de fierté partagée. Ainsi que des artistes vont se produire sur scène. Les chansons choisies sont spécialement conçues pour véhiculer des messages d’espoir et de paix.
L’objectif n’est pas un simple show, mais un moment où la musique devient un puissant vecteur de mots de paix et de cohésion sociale. Si le public manifeste le désir d’un show plus classique, nous pouvons l’adapter, mais l’objectif premier reste la transmission du message.
Burkina 24 : Vous êtes décrit comme « FDS de la culture burkinabè ». Que signifie cette appellation pour vous, et comment cela influence-t-il votre art et votre engagement ?Â
Héritier Bagnon : Cette appellation est très significative pour moi. Elle signifie que je suis avant tout un FDS, engagé sur le terrain pour la paix au Faso, pour la défense des droits des orphelins, des veuves et des personnes sans voix. Mais en plus de cet engagement militaire, je suis un artiste, un musicien et un chanteur.
C’est une autre forme de lutte, car, tout comme les artistes civils, j’utilise mon art pour ramener la paix, renforcer la cohésion sociale et conscientiser notre société. C’est ce double engagement pour la paix, l’un par les armes et l’autre par l’art, qui me définit comme un « FDS de la culture Burkinabè ».
Burkina 24 : Après chaque étape, ou à l’issue de la tournée, qu’espérez-vous que les gens retiennent de ces événements ?
Héritier Bagnon : Après chaque étape, et à l’issue de la tournée, j’espère que les gens retiendront que la musique, même en temps de guerre, a toute sa place et peut être un puissant levier de cohésion sociale. Je souhaite que les messages de paix et d’espoir contenus dans mes chansons portent haut et touchent le cœur de chacun.
Mon plus grand espoir est de voir les populations, particulièrement celles des zones d’insécurité, retrouver la joie et la sérénité. Je veux qu’elles puissent oublier la peur, se déplacer librement et profiter de la vie comme partout ailleurs.Â
Je rêve que le Burkina Faso ne soit plus perçu comme un pays en déclin, mais comme une nation où la dignité et les projets naissent. J’espère que nos jeunes aventuriers qui ont émigré par peur reviendront, et que le partage et l’abondance remplaceront la méfiance.
Burkina 24 : Quel appel aimeriez-vous lancer au public, concernant cette tournée et l’importance de l’espoir ?
Héritier Bagnon : À tous les acteurs culturels, je lance un appel vibrant au soutien de cette tournée. Ces initiatives sont importantes. Elles apportent la paix et la joie dans les cœurs de nos concitoyens. Au public, aux jeunes du Burkina Faso, je dis : sortez massivement, venez écouter notre message et partageons la joie ensemble ! C’est main dans la main que nous pourrons défendre notre Afrique et assurer la paix.
Mon rêve le plus cher est que les Burkinabè ne soient plus inquiets, que notre pays ne sombre jamais. Car nous avons des soldats dignes, et de nombreux projets voient le jour. Je veux que nos jeunes qui ont émigré par peur reviennent, et que nous partagions les richesses de notre terre. Que la peur de donner à son voisin disparaisse, et que l’abondance soit la norme.Â
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Mon dernier mot est un appel à la collaboration et au soutien inconditionnel de nos braves combattants FDS et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Soutenir une veuve ou un orphelin au Burkina Faso, c’est donner de l’espoir à une troupe au front.
Akim KY
Burkina 24
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