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Le lundi 15 septembre 2025, la troisième promotion de l’incubateur Ouaga Tout Court a reçu la visite de Moussa Alex Sawadogo, nouveau Directeur général de l’Agence burkinabè de la cinématographie et de l’audiovisuel (ABCA). L’échange, qui s’est tenu quatre mois après la rentrée des jeunes scénaristes et réalisateurs, a abordé les exigences pratiques de l’industrie cinématographique.
L’une des principales leçons transmises par Moussa Alex Sawadogo a été la distinction entre l’ambition créative et la réalité de la production. « Soyez ambitieux, mais pas seulement dans la créativité. Vous devez avoir des idées, détourner ce qui existe. Mais l’ambition, c’est aussi de reconnaître que vous avez besoin de soutien », a-t-il déclaré.
À l’écouter, le succès repose sur le travail acharné et sur la capacité à chercher du soutien. Il a rappelé que la production d’un film ne se limite pas au tournage. « Aujourd’hui dans le cinéma, lorsqu’on a un projet qui est bien écrit, qui est bien ficelé et aussi qui a du potentiel, c’est un projet qui est déjà réalisé à plus de 60 à 70 %. Ça facilite beaucoup la recherche de financement », a-t-il expliqué aux incubés.
Au-delà des aspects techniques, l’intervention de Moussa Alex Sawadogo a mis l’accent sur la gestion de carrière et la nécessité de l’humilité. Il a averti les futurs cinéastes que la gloire d’un premier film est éphémère. « La durée de vie d’un film francophone, c’est un an au maximum. Passé ce délai, on ne vous appelle plus », a-t-il souligné.
Pour éviter de sombrer dans l’oubli, a-t-il dit, il est nécessaire d’avoir toujours un projet suivant en préparation. « Quand vous faites un film, préparez déjà le prochain. Il ne faut pas croire que votre succès vous protège », a-t-il conseillé. L’humilité, la modestie et une bonne dose d’humanité sont, selon lui, les clés pour une carrière durable.
L’impact de la formation a été palpable chez les participants. Naima Maguilatou Traoré, une des incubées, a exprimé sa satisfaction. « Nous sommes très heureux d’avoir reçu le DG. Il nous a enseigné d’ être vraiment être passionné et travailler avec acharnement», a-t-elle apprécié.
Elle a d’ailleurs salué l’approche personnalisée du programme, qui attribue un mentor à chaque participant, permettant un travail plus approfondi sur les scénarios. « C’est ce côté-là qui m’a plu. Cette méthode permet de se concentrer pleinement sur le scénario, contrairement à un travail de groupe avec un seul formateur », a-t-elle confié.
Emmanuel Rotoubam Mbaïdé, scénariste, réalisateur et comédien, est également l’un des formateurs du programme. Il a salué la soif d’apprendre des jeunes cinéastes.
« Ce qui est intéressant, c’est que nous sommes avec quand même des jeunes qui ont la volonté d’apprendre et aussi qui ont la rage de pouvoir faire », a-t-il noté. Selon lui, les choses évoluent très bien et les projets personnels des participants se développent de manière prometteuse.
Pour Alex Sawadogo, le rôle de Ouaga Tout Court est indispensable. « S’il n’existait pas, il fallait l’inventer. Parce que ce sont ces cadres de réflexion, ces cadres de recherche, ces cadres aussi où les jeunes peuvent se voir, se rencontrer aussi, être en contact avec des personnalités, avec des mentors, avec des coaches, avec des gens qui font bouger, pas seulement le cinéma africain, mais le cinéma mondial », a-t-il conclu.
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Akim KY
Burkina 24
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